05 avril 2009

Apostasie

Ce jour-là, j’écoutais la radio distraitement quand j’ai entendu la nouvelle. Une nouvelle qu’aujourd’hui personne ne peut ignorer. Une nouvelle qui a fait le tour du monde, qui a alimenté de nombreuses discussions et suscité des vives réactions. Et pour cause.

L’Église condamne l’avortement point. L’Église condamne aussi la liberté sexuelle et la contraception. Devant les déclarations du pape sur la propagation du sida et l’usage du condom, devant les gestes posés par l’archevêque Mgr José Cardoso Sobrinho au Brésil dans l’affaire de l’avortement d’une fillette victime de viol, je m’interroge aujourd’hui non pas sur ma foi, mais sur ma volonté de demeurer membre de cette Église.

Je n’ai jamais pensé que l’avortement était un moyen de contraception. J’ai toujours pensé que les personnes qui ont des relations sexuelles non protégées, dans un monde comme aujourd’hui où il est si facile d’obtenir une prescription de contraceptif ou d’acheter des condoms, s’exposent consciemment à un risque. Que dans ces cas-ci, une grossesse non désirée n’est par réellement un accident. Il y a tout de même une notion de responsabilité et l’avortement n’est pas un banal acte médical pour se débarrasser d’un fœtus. Mais il faut admettre que dans certains cas, l’avortement est une option qui doit être considérée. Aux parents de choisir de donner ou non la vie à un enfant et aux professionnels de la santé de s’occuper du reste. Aider, informer, éduquer.

Mais le viol. Ça, désolée, mais je crois que c’est une raison suffisante pour refuser de donner la vie. Et dans le cas de cette fillette de neuf ans, la question ne se pose même pas. Comment peut-on, au nom d’une loi, fermer les yeux à ce point sur la souffrance d’un être humain, d’une enfant?

Je comprends que bien des gens, aujourd’hui, se demandent comme moi ce qu’ils ont en commun avec les lois de cette religion.