À travers toutes les discussions et les nombreux dérapages que suscite le sujet des accommodements raisonnables, chacun s’interroge sur sa tolérance, sa capacité à accepter la différence, sa compréhension et sa connaissance de l’autre. Je l’ai fait moi aussi.
Quand j’étais petite, on appelait ce genre d’exercice : faire son examen de conscience. Quand j’étais petite, j’allais à l’église tous les dimanches, je me confessais sans comprendre ce qu’était un péché. J’ai fait ma première communion et ma confirmation, et personne ne m’a jamais demandé si je comprenais pourquoi.
Aujourd’hui, les églises sont désertes et les jeunes n’ont aucune obligation d’adhérer à la pratique religieuse comme c’était plus ou moins le cas à une certaine époque. Désormais, l’éducation religieuse doit se faire à la maison ou dans la communauté, mais plus à l’école.
Ce qui laisse croire que peu à peu notre société se désintéresse de la religion catholique et de sa pratique, de ses symboles, de ses rites et de ses principes. Quelques aînés fréquentent encore les églises, mais on s’interroge déjà sur le sort que connaîtront ces bâtiments peu à peu désertés et trop chers à entretenir.
Mais revenons à l’examen de conscience.
Je peux tolérer qu’une femme musulmane se voile, mais je ne peux tolérer la pensée qu’elle le fasse sans une totale liberté de choix. Humblement, je ne peux en juger. Le voile, pour certains, représente un symbole de renoncement et de soumission et pourrait être tout aussi gênant pour les uns que la vue d’une femme en maillot d’exercice peut l’être pour les autres. Tout est une question de point de vue, justement.
Je suis d’accord avec le principe que la société civile et la société religieuse aient chacune leurs règles, mais je crois que celles de la société civile doivent être respectées par tous, tandis que celles de la société religieuse le sont par choix.
Ces questions sont délicates et les politiques actuelles devront s’ajuster rapidement afin de permettre à tous de vivre dans le respect des différences.