23 septembre 2007

La flamme d'une grande artiste



Le temps doux et le ciel sans nuage annonçaient une soirée des plus agréables. Je me réjouissais d’assister au spectacle de Björk, artiste que j’admire pour l’immensité de son talent et sa prodigieuse créativité, en compagnie de ma fille et de mon copain.


Après avoir dévoré un sandwich dans le métro – le début du spectacle était annoncé pour 19 h –, nous avons pris place tous les trois dans la longue file de personnes qui formaient un joli serpentin devant l’entrée du quai Jacques-Cartier. Le serpent a commencé à se déplacer tout doucement, contournant des obstacles fictifs, et la foule s’est dispersée sur l’immense terrain sablonneux qui précédait la scène légèrement élevée.


C’est malheureusement cette absence d’élévation qui empêchait les petites personnes, comme ma fille et moi, de voir ce qui se passait sur la scène. Il a fallu nous déplacer sur les côtés, un peu plus loin derrière, pour avoir une vision, encore partielle, du spectacle qui se déroulait devant nous.


En première partie, la chanteuse Santi White et son groupe Santogold n’ont pas eu l’attention méritée, mais nous étions là pour entendre Björk et plus l’heure avançait plus nous étions impatients. C’est seulement vers 21 h qu’elle est arrivée, précédée d’une fanfare de musiciennes islandaises costumées et très colorées. Quel dommage qu’aucun écran géant n’était là pour nous renvoyer des images plus claires de ce fabuleux spectacle.


Heureusement, Björk nous a offert un choix de pièces tirées de différents albums, ouvrant le spectacle avec Earth Intruders, extrait de son plus récent album Volta. Courant sur la scène et gesticulant comme un chef d’orchestre dirigeant ses œuvres magistrales, elle nous a comblés, charmés, étonnés.


Son interprétation de ma pièce préférée, Jogà, est venue me bercer, et en fermant les yeux j’ai souhaité que la scène s’élève vers le ciel et s’avance vers nous. Les éclairages et les effets spéciaux (flammes, rayon laser, confettis et serpentins) sont venus appuyer la magie qui émane depuis toujours de ce personnage et dont elle ne nous révélera jamais tout les secrets.


Ce n’est certainement pas sans savoir qu’elle soulèverait la foule qu’elle a clôturé son spectacle avec la pièce Declare Independence, dont les paroles touchent inévitablement une corde sensible des Québécois…


Photo François Roy, La Presse

09 septembre 2007

Ecrire comme on parle et s'en laver les mains

J’ai besoin de réfléchir. Je me suis replongée dans les journaux, j’ai parcouru quelques revues et après ces heures de lecture, j’ai retenu ceci : la presse française est d’une grande qualité et reflète un niveau de culture supérieur, tandis que la presse québécoise s’incruste dans une routine quotidienne qui vise à promouvoir les idées de quelques journalistes vedettes qui répètent inlassablement les mêmes platitudes. Onnnnnn, que je suis méchannnnnnteuuuuuhhhhhh!

Bon, du calme. J’ai des exemples. Pourquoi tout le monde se pâme devant les chroniques de Foglia hein? Et pourquoi donc ce monsieur se permet-il d’écrire en utilisant un niveau de langue aussi familier ? Exemple : « Pourquoi Lévesque et Bourgault ne se piffaient-ils pas? Un, on s’en contrecrisse. » La Presse, le 8 septembre 2007.

Et on publie et on applaudit! Qu’à cela ne tienne, la qualité du français on s’en balance et ce n’est certainement pas en lisant ce genre de chronique que les adolescents, les cégépiens ni même les universitaires – et j’irais jusqu’à écrire les futurs professeurs de français – vont apprendre à bien écrire. J’ai quasiment honte.

Je n’ai rien contre le niveau de langue populaire ou familier lorsqu’il est utilisé dans un contexte pertinent. Depuis que j’écris mon journal et que je le publie sur Internet, je m’efforce d’utiliser une langage qui me permet d’exprimer ce que je ressens, avec les mots justes et en utilisant parfois, mais rarement, des termes familiers. Parce que je me dis qu’il faut respecter le lecteur et que la moindre des choses c’est d’écrire pour que tout le monde puisse me comprendre. Sinon, à quoi bon écrire.

Je ne dis pas que les lecteurs de Foglia risquent de ne pas le comprendre parce qu’il écrit comme il le fait. Je dis simplement que c’est devenu trop facile d’écrire comme on parle. Et c’est justement ce que fait Foglia, en l’avouant d’emblée au début de sa chronique : « J’allais parler de […] ».

Dans la section du même journal « économie », je sursaute à nouveau. Mon copain attire mon attention sur un article que je n’avais pas lu. Ici, le chroniqueur « propose des solutions », assure le lecteur que « la performance de [son] portefeuille sera supérieure à celle de la majorité des gestionnaires de portefeuilles de fonds communs ». Et moi qui croyais que les chroniqueurs devaient informer sans recommander ni conseiller les lecteurs. Le monde a changé. Où étais-je donc ces dernières années? Eh bien je surfais sur Internet et je crois bien que je vais continuer.

Mais je suis « obligée » de suivre l’actualité dans les journaux dans le cadre d’un cours. Pourtant, l’actualité nous suit partout et Internet est selon moi le meilleur moyen de trouver l’information qui m’intéresse et d’y accéder rapidement, peu importe où je suis. Alors voilà, c’est bien possible qu’après m’être noirci les mains en lisant les journaux, je revienne ici avec quelques réflexions de ce genre, que je tenterai d’écrire le plus clairement possible.