16 décembre 2006

Mon beau sapin

Il y a quelque chose qui me dérange dans cette histoire de la juge de Toronto qui a fait enlever un sapin de Noël dans le hall d'entrée du Palais du Justice. D'abord, je me demande vraiment si le sapin est un symbole religieux ou tout simplement une tradition. Ensuite, je m'interroge sur l'usage d'une autorité douteuse dont cette juge a fait preuve pour que ledit sapin soit retiré de la vue des gens. Quelqu'un a-t-il fait une plainte ? Le sapin peut-il réellement incommoder des gens qui ne sont pas chrétiens ? Alors, pourquoi pas démollir toutes les églises tant qu'à faire ! Au cas où ça pourrait déranger quelqu'un qu'il y ait des catholiques au Canada !
Vraiment, je n'y comprends rien...

11 novembre 2006

Enfants perdus

Ce n’est peut-être qu’un fait divers, mais je me sens terriblement touchée par cette triste histoire. Une jeune fille de 16 ans a accouché d’un bébé qu’elle a abandonné dans un boisé. L’enfant est mort. On accuse aujourd’hui la mère « de meurtre au deuxième degré, d'infanticide, de négligence criminelle ayant causé la mort et d'abandon d'enfant. » On parle même de lui infliger une peine pour adulte. Comme le disait un avocat interrogé à la radio, cette jeune fille en détresse a besoin d’aide, mais voilà que le système judiciaire lui tombe dessus et la prend en exemple pour démontrer que l’irresponsabilité des jeunes en matière de sexualité doit être condamnée. Rien que ça.

Je suis mère d’une fille de 16 ans et jamais au grand jamais je ne la laisserais vivre une situation comme celle-ci sans lui offrir mon aide et mon appui. Nous avons discuté de l’avortement, de la contraception et de la sexualité suffisamment ouvertement pour qu’elle soit en mesure de prévenir une grossesse indésirée ou de prendre une décision si elle survenait.

J’imagine que cette jeune fille était terriblement seule et sans ressources, complètement terrorisée et incapable de gérer cette situation sans aide. De l’aide qu’elle n’a pas demandée. Elle-même s’est mise dans une situation où sa vie aurait pu être en danger.

Aujourd’hui, je me pose beaucoup de questions en rapport avec cet événement. D’abord, je n’ai pas peur d’affirmer que personnellement, malgré le décès de l’enfant, je ne condamnerais pas la mère mais je l’aiderais à se réhabiliter. Ensuite, je me demande pourquoi, dans une telle situation, on ne cherche pas aussi le père. Car lui aussi, tout autant que cette mère, est responsable de l’enfant qui n’a pas survécu.

Je souhaite que tous les regroupements de femmes soient solidaires pour empêcher la justice d’imposer une peine trop sévère à cette personne.

19 octobre 2006

Sortie des artistes

Félix Leclerc, Robert Charlebois, Gilles Vigneault, Jean-Pierre Ferland, Claude Léveillée, Pauline Julien, Diane Dufresne, tous ces artistes font partie du paysage de mon adolescence. Sur ma table tournante, ils ont côtoyé les Genesis, Emerson Lake and Palmer ou Supertramp, mais aussi Harmonium, Beau Dommage et Les Séguin. À ces grands artistes, je dois mon attachement à la chanson francophone et mon amour des beaux textes et des paroles de chanson qui ont un sens. Ils ont porté notre culture québécoise à son plus haut niveau, et c’est avec fierté qu’ils nous ont représentés en France, où ils ont ouvert les portes que franchissent désormais plus facilement les jeunes artistes.

À 62 ans, Charlebois est aussi fougueux qu’à 30 et ne souhaite pas s’arrêter de sitôt. Même si elle se trouvait déjà vieille à 40 ans, Diane Dufresne n’a pas besoin d’oxygène pour continuer à donner des spectacles. Je l’ai vue partager la scène avec des rappeurs qui, eux, semblaient avoir le souffle coupé devant tant d’énergie.

Claude Léveillée n’a pas eu cette chance. Il s’est écroulé en plein spectacle et un deuxième accident vasculaire cérébral (AVC) est venu anéantir tout espoir de retour sur scène. La semaine dernière, c’était au tour Jean-Pierre Ferland de nous faire une peur bleue. À la suite d’un malaise, il s’est rendu à l’hôpital et il a été forcé d’annuler son spectacle car on a d’abord cru qu’il avait fait un AVC lui aussi. Aujourd’hui, il est de retour chez lui et les médias ont expliqué qu’il avait subi une opération qui lui a évité le pire.

Nos artistes ne veulent pas s’arrêter. Comme tout le monde, ils vieillissent. Certains très bien, d’autres un peu moins. Et ils continuent à travailler fort, à s’épuiser, jusqu’à ce que leur corps refuse d’aller plus loin. Je n’aurais pas voulu voir Jean-Pierre Ferland s’écrouler sur la scène en guise d’adieu. Mais je suis persuadée qu’il y retournera et qu’il sera ovationné. Ce sera bien, ce sera beau, sûrement grandiose, mais ce sera un moment terriblement fragile où chacun retiendra son souffle de peur que quelqu’un ne vienne faucher cet instant de vie qui risque à tout moment de s’envoler.

01 octobre 2006

Écroulement

Samedi midi, je prenais la route pour aller cueillir des pommes avec mon copain. Dans la boutique où nous nous sommes arrêtés pour acheter un sandwich, un jeune homme racontait à la serveuse qu’un grave accident venait de se produire sur une autoroute de Laval.

C’est en écoutant la radio, sur le chemin du retour, que nous avons compris que le viaduc qui venait de s’écrouler était celui que j’emprunte toutes les semaines tout près de chez moi. Frissons.

Ma fille ne nous accompagnait pas, mais je savais qu’elle était sortie elle aussi pour aller cueillir des pommes avec des amis. Sur la route, quelque part, à quelle heure? Un court instant l’inquiétude m’a envahie, mais j’ai vite réalisé que les heures ne concordaient pas, et qu’ils devaient avoir quitté la maison beaucoup plus tard. Soulagement.

J’avais quand même hâte d’avoir de ses nouvelles, tout comme ma sœur qui s’est vite empressée de téléphoner chez moi pour vérifier si j’avais encore tous mes morceaux. Je savais qu’elle allait m’appeler. Je l’ai rassurée. Nous étions tous sains et saufs.

Cet accident a fait des morts et des blessés. On avait signalé la chute de morceaux de béton environ une heure avant l’écroulement. Personne n’a pris la décision d’interrompre la circulation. Un morceau de béton qui risquait de tomber sur la tête de quelqu’un n’avait pas l’air d’être une raison suffisante. Il a fallu que le viaduc s’écroule pour que les autorités commencent à s’inquiéter. Trop tard.

Des personnes ont payé de leurs vies la négligence de ceux qui n’ont pas réalisé au bon moment l’urgence de la situation.

Aujourd’hui, c’est comme ça. Avant de réparer le toit, on attend qu’il s’écroule. Avant de réparer les trains, on attend qu’ils déraillent. Avant d’adopter des mesures pour contrôler le réchauffement de la planète, on attend qu’elle étouffe.

Et nous, nous sommes dessus, dedans ou dessous, toujours vivants. Pour le moment.

24 septembre 2006

Étrangers

Quand j’étais petite, je me méfiais des Anglais. Il y avait une famille de rouquins qui habitait près de chez moi. Ils étaient tous semblables. Grands, couverts de taches de rousseurs et très agressifs. Les garçons se battaient entre eux, et les filles les encourageaient.

Plus tard, lorsque nous avons commencé à fréquenter l’école secondaire, nous devions passer devant « l’école anglaise » pour nous rendre à la nôtre. Les jeunes anglophones ne cessaient pas de nous narguer. Un jour, nous avons décidé de les attaquer. Des œufs plein les poches, nous attendions qu’ils commencent leurs habituelles provocations pour les bombarder. Croyez-moi l’effet fut absolument saisissant ! Bien sûr nous nous sommes sauvés au pas de course avant que les professeurs ou le directeur de l’école se lancent à notre poursuite.

Le lendemain, lorsque nous sommes passés devant l’école, un peu honteux d’avoir commis un tel geste, c’est avec une grande surprise que nous avons constaté que les Anglais se tenaient bien tranquilles et qu’ils allaient cesser pour de bon de nous importuner. Désormais, c’est dans le silence et la paix que nous allions passer notre chemin.

C’est clair, nous n’aimions pas les Anglais et aucun d’eux n’a jamais réellement fait partie de notre groupe. Par contre, nous avions une famille italienne dans le voisinage et leur fille est vite devenue notre amie. Les parents nous accueillaient gentiment chez eux et nous n’avons jamais senti aucun malaise entre nous. Même si ces gens-là parlaient une autre langue que la nôtre, ils avaient aussi appris à communiquer avec nous dans notre langue. Je me revois assise sur les genoux de la dame, qui tentait patiemment de me faire réciter les jours de la semaine en italien. Ces moments font partie des plus beaux souvenirs de mon enfance.

C’est finalement par ce long détour que je veux aboutir à cette chronique, publiée dans le Globe and Mail, qui a provoqué beaucoup de protestations. Je suis personnellement terriblement attristée qu’une journaliste puisse insinuer que les Québécois sont des gens intolérants, et que c’est à cause de leur manque d’ouverture envers les immigrants que se produisent des tueries comme celle qui vient d’avoir lieu au Collège Dawson.

Ouf !

Nos politiciens, eux aussi, ont lancé leurs œufs. Jean Charest a écrit : « Le texte de Mme Wong est une disgrâce. Il témoigne d’une ignorance des valeurs canadiennes et d’une incompréhension profonde du Québec. Mme Wong devrait ainsi avoir la décence de s’excuser auprès de tous les Québécois. » Stephen Harper a écrit : « Si l'auteure a droit à son opinion, l'argumentation avancée est carrément absurde et sans fondement. Sa démarche est non seulement gravement irresponsable, mais cela est faire preuve d'un préjugé inacceptable que d'attribuer la faute de ce drame à la société québécoise. » Et enfin, André Boisclair a qualifié les propos de la journaliste de « dérives intellectuelles qui témoignent d'un mépris réel à l'endroit des Québécois ».

J’espère que la dame a suffisamment été éclaboussée pour avoir besoin d’une bonne douche. Au fond, elle doit ressentir une énorme frustration pour se défouler ainsi sur nous avec des arguments aussi mesquins. Il faut être passablement inconscient et endormi pour ne pas réaliser que le Québec est une terre d’accueil pour les immigrants du monde entier et que ses citoyens sont fiers de cette diversité culturelle qui rayonne sur leur propre culture.

15 septembre 2006

Tuer son prochain

La nouvelle a fait le tour du monde à haute vitesse; les réseaux de communication ont été instantanément surchargés, interrompant des conversations entre parents morts d’inquiétude et étudiants affolés; les rumeurs se sont répandues comme des rats lâchés dans une montagne de déchets. Dans le feu de l’action, on a confondu des policiers en civil avec des tueurs armés. Il y en avait un, puis deux, puis trois, puis cent.

Les médias se sont déchaînés. C’était à qui allait obtenir le scoop, sans aucun souci d’informer, de respecter, de vérifier avant de parler. Tout ça fait réfléchir. Énormément.

Si les médias ont tenté de rapporter les événements seconde par seconde, encore une fois sans se soucier de vérifier la rumeur, bien peu se sont occupés des parents inquiets, des frères et sœurs paniqués, des familles dévastées. Les parents de la jeune victime l’ont cherchée toute la journée, apprenant son décès beaucoup plus tard, comme le public d’ailleurs.

On nous a montré des images du tireur fou et de son arme. Sur son blogue, ses écrits trahissaient sa révolte, son dégoût, sa haine, sa noirceur, mais surtout son engouement pour les armes et son attrait pour la mort.

Ici, au Québec, n’importe qui peut entrer dans une école, dans une garderie, dans un collège ou dans une université. À certains endroits, il y a des gardiens à l’entrée, mais ceux-ci n’effectuent aucun contrôle. À tout moment, quelqu’un peut s’introduire, armé jusqu’aux dents, et tirer sur tout ce qui bouge. Le contrôle des armes à feu n’y changera rien.

07 septembre 2006

Uniforme

Des extraits d’un forum de discussions ont été publiés aujourd’hui dans un journal distribué gratuitement. La discussion portait sur le code vestimentaire dans les écoles et sur la responsabilité des parents face à l’habillement de leurs enfants. Après tout, ce sont les parents qui achètent les vêtements non?

La question du j-string en offusque plusieurs. Particulièrement lorsque le sous-vêtement est porté par de très jeunes filles. D’autant plus qu’une certaine mode oblige celles qui le portent à le laisser bien paraître, sans quoi il ne servirait à rien de porter un sous-vêtement aussi inconfortable. Le but, c’est qu’il soit vu!

La mode est une chose, le code vestimentaire imposé dans les écoles en est une autre. Serait-il vraiment nécessaire de contraindre tous les élèves à porter l’uniforme? Pouvons-nous encore compter sur le bon sens, le respect et l’ouverture d’esprit pour nous sauver de cette obligation?

Les arguments de ceux qui sont en faveur du port de l’uniforme sont nombreux. Mais réfléchir à la question nous oblige à nous interroger sur l’importance que l’on accorde, justement, aux apparences. Les jeunes sont souvent victimes de discrimination, du jugement des autres, de la moquerie. Le vêtement représente un moyen de se distinguer, de s’identifier à un groupe, de se définir. Pour l’adolescent, ce processus a son importance.

Le style vestimentaire est souvent une source de conflit entre les parents et leurs enfants. Il est très facile de porter le blâme sur les parents lorsqu’il est question du choix des vêtements. On les accuse d’un laisser-aller qui frôle l’irresponsabilité, sans s’interroger sur les réelles influences qui poussent les jeunes à se vêtir comme ils le font. Les enfants sont, bien plus que les adultes, victimes des stéréotypes qu’on leur impose à grands coups de publicité et de vidéoclips.

Il faut avoir des nerfs d’acier pour se battre contre ces monstres et faire comprendre à nos enfants qu’ils ont tort de vouloir être comme tout le monde. Au fond, ne portent-ils pas tous déjà un uniforme?

31 août 2006

Décalage

Il y a quelque chose d’étrange dans l’air. On dirait que le temps est suspendu. D’habitude, dans les magasins, on trouve des vêtements d’automne dès la fin du mois de juillet. Hier encore, les petites camisoles d’été de toutes les couleurs se trouvaient en pile sur les comptoirs. Il fait chaud, c’est vrai, mais quand même, il y a matière à perplexité.

La semaine dernière, alors que toutes les piscines municipales étaient fermées, on nous annonçait les résultats de tests effectués sur l’eau. Tout le monde était heureux d’apprendre que nos enfants se sont baignés tout l’été dans une soupe de bactéries absolument dégueulasse. Merci pour l’avertissement, mais dorénavant, ne serait-il pas souhaitable que de telles études soient effectuées un peu plus tôt dans la saison?

Le magazine L’actualité nous annonce fièrement, pour la rentrée, la disponibilité d’un nouvel outil sur son site Internet. Il s’agit d’une base de données qui sert à comparer les résultats des écoles entre elles. Merci L’actualité, mais il est un peu tard pour nous aider à faire un choix éclairé non?

Trop tôt ou trop tard? Je ne sais trop, mais ce décalage m’inquiète un peu.

23 août 2006

Calories

Dans un ouvrage intitulé « « Si le monde était un village de 100 personnes /2: L'alimentation » , on mentionne que la production céréalière de la planète, si elle était partagée équitablement, suffirait à fournir une ration alimentaire quotidienne de 2 800 calories à chacun de ses habitants.

Lorsque j’ai lu cette phrase, j’en ai eu les larmes aux yeux. Qu’attendons nous?

J’ai besoin de 1929 calories par jour pour vivre. Je n’ai pas fait de calcul précis, mais je suis persuadée qu’il m’arrive d’en consommer beaucoup plus et parfois un peu moins.

Un muffin commercial fournit autant de calories qu’une frite. Les vitamines ne fournissent pas de calories. Ce sont les lipides qui en fournissent le plus.

Pour perdre une livre (450 g), il faut brûler 3500 calories de plus que ce que nous absorbons.

Une poutine (frites, fromage, sauce) grand format fournit 730 calories. Je n’ai jamais mangé de poutine de ma vie.

« Un impôt sur les produits hautement caloriques comme les boissons sucrées, les aliments de fast food et les gâteaux, pourrait contribuer à apporter une solution au problème de l’obésité », suggère un lecteur.

En ramenant le monde à une échelle de 100 personnes, on prend conscience que la moitié souffre de malnutrition, que notre voisin a faim, que ses enfants ne mangent pas un repas chaque jour; on s’aperçoit que notre autre voisin prend part à un somptueux banquet tous les soirs, ne se prive jamais de rien, et jette une quantité phénoménale d’aliments qu’il n’a pas consommé.

Trop pour l’un, pas assez pour l’autre.

Souvent je me demande pourquoi tant d’abondance ne se partage pas.


12 août 2006

La chance que j'ai


On ne peut pas ignorer la guerre. À la radio, à la télévision, dans les journaux, sur Internet, on en parle tous les jours et les témoignages des gens qui souffrent à cause d’elle me font sentir immensément privilégiée. Et comme bien des gens, je me demande pourquoi. L’explication est pourtant simple : les conflits entre les hommes, lorsqu’ils ne se règlent pas autrement, finissent toujours par une guerre. Je n’ai pas suffisamment de connaissances historiques dans mon bagage culturel pour écrire une thèse ni même un court texte sur la question. Mais ce que j’entends, ce que je vois et ce que je lis ne me laissent pas indifférente et j’essaie de comprendre. Et je ne comprends pas vraiment.


Il m’arrive souvent de penser à la chance que j’ai…

…d’être née au Canada;
Un enfant né en Europe ou aux Etats-Unis court 520 fois moins de risques de mourir de maladies diarrhéiques qu'un enfant d'Afrique subsaharienne, une région où 36 % de la population a accès à des moyens d'assainissement convenables.

En 2002, 37 % seulement des habitants des régions rurales avaient accès à des toilettes de base, contre 81 % des habitants des villes. C'est en Amérique latine/Caraïbes que ces disparités sont les plus frappantes, avec une différence de 40 points de pourcentage entre populations urbaine et rurale.

… de pouvoir boire l’eau du robinet;
Le manque d'eau salubre et de moyens d'assainissement est la cause de maladies dans le monde. En 2003, 42 % des ménages n'avaient pas de toilettes et une personne sur six n'avait pas accès à de l'eau salubre.

Les enfants paient un tribut particulièrement élevé. Environ 4 500 enfants meurent chaque jour de causes liées à de l'eau insalubre et au manque d'équipements sanitaires de base. De nombreux autres sont en mauvaise santé, voient leur productivité baisser et disparaître les possibilités de s'instruire.

Les femmes et les filles sont responsables de la corvée d'eau dans le monde. En moyenne, les femmes et les filles des pays en développement font 6 kilomètres à pied tous les jours pour aller chercher quelque 20 litres d'eau. Cela limite beaucoup le temps dont elles disposent pour d'autres tâches productives ou fréquenter l'école.

Source : Unicef


… d’’être en santé;

Le nombre de personnes vivant avec le VIH a désormais augmenté, pour atteindre son niveau le plus élevé jamais enregistré: plus de 40 millions de personnes vivent avec le virus et près de 5 million de personnes ont été nouvellement infectées par le VIH en 2004 seulement.

Dans le monde entier l’épidémie de SIDA a tué plus de 3 millions de personnes au cours de la seule année écoulée.
Source : Association canadienne pour les Nations Unies


… d’avoir mis un enfant au monde;
Toutes les minutes, au moins une femme meurt dans le monde des complications de la grossesse ou de l'accouchement - soit un total de 529 000 décès par an. En outre, le nombre de femmes souffrant de lésions, d'infections ou de maladies liées à une grossesse ou à un accouchement est vingt fois supérieur - environ 10 millions de femmes par an.
Source : http://www.who.int/features/qa/12/fr/

… d’être en vie.
6,130,000 enfants de moins de cinq ans sont morts cette année;
1,751,029 personnes sont décédées à cause de la cigarette;
865,781 à cause du manque d’eau;
4,377,593 par malnutrition.

Et ça continue …http://gemthai.free.fr/statistiques.htm

Quelques statistiques mondiales

250 millions d'enfants sont encore exploités dans le monde. (Le Devoir, 13/12/04);
Un enfant sur deux doit lutter pour survivre, selon L'UNICEF;
Plus de deux milliards de personnes, dans le monde, vivent dans la misère absolue (Jean Ziegler);
La moitié des chômeurs sur la terre ont moins de 24 ans(Rapport du Bur. intern. du travail 2004);
Près du tiers de la population de Montréal vit dans la pauvreté (Le Devoir, 15/12/04);
Au Canada 300 000 enfants ont eu recours, aux banques alimentaires, en mars 2002 (La Presse 26/02/06);
Au Canada, 750 000 personnes, en mars 2002, ont eu recours au banque alimentaires ( La Presse 26/02/06);
Mensuellement, 53 831 personnes défavorisées, dont 40% d'enfants et 60% sont des mères seules responsables de famille, recourent à Moisson Laurentides pour manger à leur faim (Bilan-faim 2005-2006);
Les femmes possèdent moins de 1% des richesses de la planète alors qu'elles fournissent 70% des heures de travail et reçoivent seulement 10% des revenus (Site Internet de la marche mondiale des femmes);
Nous comptons 630 millions de sans-abri dans le monde(MTV);
11% de la population actuelle possède 86% de la richesse (L'Unicef);
La redistribution de seulement 1% du revenu mondial suffirait pour mettre fin à la pauvreté absolue;
Nous produisons de plus en plus de richesse sans que celle-ci profite à la collectivité (Gil Courtemanche, Le Devoir, décembre);
Loin de contribuer à réduire les inégalités entre les 20 pays les plus riches et les 20 pays les plus pauvres, les 40 dernières années ont vu la richesse par habitant des uns passer de 212$ à 267$ alors que celle des autres grimpait de 11 417$ à 32 339$ (OIT);
Chaque jour sur la planète, environ 100 000 personnes meurent de faim ou des suites de la faim;
824 millions de personnes souffrent de la faim (MTV);
La pauvreté dans le monde connaît un écart entre riches et pauvres de 26% (Le Devoir);
La pauvreté au Canada connaît un écart entre les riches et les pauvres de 26% (Le Devoir);
En investissant que 5% des sommes consacrées aux armements de par le monde, pendant 6 ans, on pourrait assurer des services essentiels et sûrs pour tous;
Le Bien Commun le plus précieux, c'est le fait d'agir en commun pour dépasser ensemble ce qui fait obstacle au progrès de tous et à l'épanouissement de chacun (Jouary, J.P., philosophe) ;

Source : http://mbl.clg.qc.ca/Statistiques%20mondiales.htm

05 août 2006

Métal masqué

Je demeure très perplexe après avoir visionné le documentaire réalisé par Sam Dunn, intitulé Métal, voyage au cœur de la bête. Selon moi, ce fan de musique Heavy Metal, devenu anthropologue, n’a pas réussi à bien exposer sa thèse ni à cerner les véritables raisons du succès de ce genre de musique auprès d’un certain public.

Pourtant, ce n’est pas la matière qui manque. Son tableau illustrant les nombreuses ramifications issues des premières branches de ce genre musical réfutait avec éloquence les discours des adeptes qui tentaient désespérément de nous faire croire en leur marginalité. Comment peuvent-ils se qualifier de marginaux quand ils sont des milliers à répéter les mêmes gestes, à se coiffer et à s’habiller selon le même code?

Les lutteurs aussi se déguisent et s’inventent des personnages pour faire leur spectacle. J’y ai vu une étrange ressemblance avec les membres des groupes qui portent des masques et crachent leur violence aux milliers de spectateurs qui en redemandent.
Dans le documentaire, nombreux sont les fans et les musiciens qui expriment un certain mépris face à ceux qui, soi-disant, ne sont pas d’accord avec eux, ne pensent pas comme eux, ne s’habillent pas comme eux ou les critiquent. J’y vois une grande paranoïa car en matière de musique, tout est une question de goût et je n’ai jamais vu quelqu’un injurier une personne simplement parce qu’elle apprécie la musique Heavy Metal.

Chose certaine, le documentaire a piqué ma curiosité. Je crois que le sujet mérite une plus grande attention, puisqu’il s’agit d’un phénomène aux nombreuses facettes et qu’il touche particulièrement les adolescents. Cette tendance serait d’ailleurs, à elle seule, un sujet de thèse fort intéressant. J’avoue qu’au niveau comportemental, certains musiciens interviewés semblaient éprouver de sérieux problèmes mentaux, alors que d’autres ont fait preuve d’une lucidité étonnante. Mensonge ou vérité? Comment juger de la sincérité d’une personne qui porte un masque?

02 août 2006

L'essence et la vie

Tout près de chez moi, une station-service affiche un prix de 2,08 $. Il n’en fallait pas plus pour que la rumeur commence à circuler. C’est dans la salle de lavage de l’immeuble où j’habite qu’une dame m’a annoncé la nouvelle. « L’essence est 2,00 $ le litre » a-t-elle déclaré. « Vous avez une voiture? » Oui, ai-je répondu en avalant difficilement ma salive.

Je n’ai pas réfléchi à la question tout de suite, trop occupée à terminer ma lessive et à ranger les vêtements. Plus tard dans la soirée, après un repas un peu trop copieux, j’ai proposé à mon copain d’aller faire une promenade. C’est à ce moment que nous avons aperçu le panneau qui, étrangement, indiquait 2,08 $ d’un côté et 1,08 $ de l’autre. Par contre, la pompe indiquait 1,08$. Puisque la station était fermée, j’ai conclu que quelqu’un avait peut-être voulu faire une blague. Mais alors pourquoi la dame, qui n’avait pas de voiture, m’aurait-elle annoncé la nouvelle? Avait-elle été victime, comme nous, de la supercherie?

Nous nous sommes mis à douter. Puis, nous avons discuté des conséquences d’un bond de 1,00 $ dans le prix du litre d’essence. Personnellement, je ne voyais pas comment j’allais pouvoir gérer mon budget après une telle augmentation. Nous observions les voitures qui circulaient dans la rue, interrogeant du regard les conducteurs inconscients qui brûlaient le précieux liquide sans aucune retenue. Tout à coup, c’était comme si tout devait s’arrêter. Allions-nous vendre nos voitures? Quel serait le prix des transports en commun? Et les conséquences sur notre économie?

Je ne suis pas de nature très optimiste, mais là, le pessimisme commençait à m’envahir sérieusement. En écoutant les bulletins de nouvelles de fin de soirée, nous avons constaté que personne ne mentionnait cette terrible augmentation. Le lendemain, nous avons vérifié le prix à une autre station-service, pour nous rendre compte qu’il s’agissait bien d’une fausse alerte. Ce fut un soulagement.

Cette petite aventure m’a beaucoup fait réfléchir. En quelques minutes, j’ai senti que ma vie pouvait être sérieusement affectée par une hausse du prix de l’essence. Que je devrais peut-être renoncer à certains loisirs, déménager, ne plus faire de voyage, me serrer la ceinture, juste à cause du prix de l’essence.

La station affiche toujours le prix de 2,08 $ du côté est. Elle était fermée ce matin.

21 juillet 2006

Gratuit

J’ai fait mes premiers pas sur Internet dans un atelier de formation offert par mon employeur. Si mes souvenirs sont exacts, à l’époque, il n’y avait que Netscape comme navigateur et on ne pouvait accéder qu’à quelques sites.

Pendant l’atelier, nous avons appris à envoyer des courriels, à participer à des groupes de discussions et, bien sûr, à naviguer sur la toile. J’étais particulièrement enthousiaste devant cet outil fort prometteur, malgré le peu de sites auxquels nous pouvions accéder à l’époque.

Plusieurs années se sont écoulées avant que l’Internet soit installé à nos bureaux. Et ce n’est que quelques mois plus tard que nous avons vraiment appris à utiliser son potentiel dans mon milieu de travail. À la maison, j’ai hésité longtemps avant de m’offrir une connexion au réseau. Et cette simple connexion a, d’une certaine manière, changé ma vie.

Je n’entrerai pas dans les détails, car le propos de ce billet n’est pas de raconter ma vie, mais plutôt de partager mon enthousiasme devant le maintien de la gratuité de l’information et de nombreux services sur Internet. Chaque jour, je me réjouis de constater que pour quelques dollars par mois, j’ai accès à un réseau d’informations et à de précieuses banques de données à travers le monde. Et je peux communiquer avec qui je veux, où je veux, sans frais d’interurbain!

Oui Internet a changé ma vie et je n’ai pas honte de dire que je passe beaucoup de temps à explorer ce réseau, souvent pour chercher quelque chose de précis, mais aussi parfois simplement pour le plaisir de découvrir. Et chaque jour, je découvre quelque chose de nouveau.

19 juillet 2006

Des hot-dogs aux Olympiques



À l’occasion du trentième anniversaire des Jeux Olympiques de Montréal, chacun y va de sa petite anecdote. Voici la mienne.

En 1976, pendant les Jeux Olympiques de Montréal, je travaillais au stade. J’avais 17 ans. Quelques semaines avant l’événement, j’avais rempli le formulaire de demande d’emploi sans savoir où j’allais travailler et ce que j’allais faire. Mais j’étais certaine de décrocher un emploi.

J’ai effectivement reçu un appel quelques jours à peine avant l’ouverture des Jeux. J’étais convoquée au stade olympique; on me proposait un emploi de serveuse à l’un des casse-croûte. Bon, ce n’était pas l’emploi du siècle, mais j’étais bien contente.

Les centaines de personnes convoquées furent divisées en petits groupes. Dans le mien, nous étions une vingtaine de jeunes garçons et filles qui, pour la plupart, allions occuper notre premier emploi. Lorsque notre guide nous a fait visiter les lieux, le kiosque du casse-croûte n’était pas terminé. Le stade avait encore l’air d’un chantier, même si l’ouverture devait avoir lieu deux jours plus tard. Je crois que cette nuit-là j’ai mal dormi.

On nous a remis nos horaires de travail. En principe, nous devions travailler huit heures par jour, pendant les 15 jours que duraient les Jeux. L’horaire exigeait que nous passions du temps (rémunéré) sur le site sans travailler, en attendant le début d’un événement au stade. Nous avions quelques jours de congé également.

Les conditions n’étaient pas idéales, mais j’ai cru à l’époque que l’expérience valait la peine d’être vécue. Je ne travaillais pas la journée de l’ouverture qui, à ce qu’on m’a dit, a été particulièrement excitante. Le lendemain, avant de commencer notre journée de travail, notre équipe a été convoquée dans un petit bureau. C’est là que nous avons appris que la moitié des employés étaient mis à pied et que ceux qui étaient présents ce jour-là gardaient leur emploi. Ouf! J’étais parmi les élus.

Soulagée, mais en même temps un peu inquiète pour ceux qui venaient de perdre leur travail, j’ai vu le nombre d’heures qu’on m’avait attribuées doubler d’un seul coup. Pendant 12 jours, j’étais présente sur le site en moyenne 12 heures par jour. Le trajet durait plus d’une heure pour rentrer chez moi. Nous étions plusieurs à nous endormir dans le métro. Je rentrais, je me couchais, je me levais, je repartais.

Racontée comme ça, l’histoire n’est pas très jolie. Mais j’avoue que je garde un excellent souvenir de cette expérience. D’abord, nous avions tous des laissez-passer qui nous permettaient d’entrer partout et d’assister à divers événements. Nous pouvions observer les athlètes pendant les entraînements et nous étions autorisés à entrer dans le stade pendant nos pauses (notre casse-croûte se trouvait dans une sorte de couloir, à l’extérieur du state).

La journée de la cérémonie de clôture, que j’avais vue en répétition la veille, on aurait pu croire que le stade allait craquer tellement il était bondé. Au casse-croûte, nous avons manqué de hot-dogs, c’est tout dire. L’ambiance était fantastique et je n’oublierai jamais l’euphorie des dernières heures passées sur le site des Jeux lorsque tout était terminé. Le monde entier vibrait à cet endroit. C’était magique.

En 1976, j’ai servi des hot-dogs à des célébrités au stade olympique de Montréal. Je raté les Jeux en grande partie, mais jamais je n’oublierai ce que j’ai vu.

17 juillet 2006

Ouverture

La chanteuse Marie Carmen était invitée récemment à une émission de fin de soirée sur les ondes de Radio-Canada. Depuis longtemps, je me demandais pourquoi cette artiste était soudainement disparue. Pendant l’entrevue, elle a révélé qu’elle travaillait au Pérou depuis quelques années déjà, oeuvrant pour un organisme qui se nomme Les ailes de l’espérance.

Lorsque l’animatrice lui a demandé ce qu’elle faisait concrètement, elle a répondu que ses tâches étaient très variées. Un jour, elle peut aider à faire la cuisine en épluchant les pommes de terre, le jour suivant, elle peut enseigner à l’école du village. Dans ses yeux et dans son sourire, le feu qui animait la chanteuse il y a quelques années brille encore.

Il faut être à la fois passionnée et un peu téméraire pour quitter son pays, sa vie, sa famille et ses amis pour s’aventurer dans un autre monde, là où il faudra combattre la pauvreté, la maladie et la maltraitance.

J’aurais voulu que l’entrevue se prolonge au-delà des quelques minutes qu’on lui a accordées. Il aurait fallu beaucoup plus de temps pour aborder toutes les questions qu’en tant que spectatrice, je me pose encore. Entre-temps, il est toujours possible de communiquer avec l’organisme et de se renseigner sur leur site: http://www.ailesdelesperance.org/

Ophélie, le 17 juillet 2006

14 juillet 2006

Indicatif

Les blogues se multiplient sur Internet presque aussi vite que les numéros de téléphone sur la planète, si bien qu’il faudra peut-être un jour les faire précéder d’un indicatif pour s’y retrouver. Si j’avais à qualifier celui-ci, tout nouveau sur la planète Web, je le désignerais comme une chronique ayant pour but de communiquer des impressions, des idées, des commentaires sur tout et n’importe quoi.

Depuis quelque temps, j’ai envie d’écrire autrement et aussi d’échanger des idées avec les lecteurs qui auront la curiosité de venir butiner en ces lieux. Espérons qu’ils seront nombreux à oser s’exprimer.

Si je veux des échanges, je devrai me faire un peu de publicité. Je vous encourage donc, cher lecteur, à faire circuler cette adresse si le cœur vous en dit. Je vous en serai très reconnaissante.

Voilà pour l’introduction. Le titre maintenant. Sans parler. Je l’ai choisi parce qu’il suggère plusieurs sens. Bien entendu, écrire, c’est communiquer… sans parler. C’est aussi communiquer sans l’expression gestuelle si importante dans un échange entre deux personnes. Communiquer sans parler, c’est s’obliger à bien réfléchir et exprimer correctement sa pensée en choisissant des mots précis qui traduisent le plus exactement possible ce que l’on veut dire.

Phonétiquement, on pourrait également penser à l’expression s’en parler, qui suggère exactement ce dont j’ai envie en créant ce blogue. Pas juste écrire en silence, mais aussi échanger.

Finalement, cent parlers, cent manières de dire les choses, cent façons de penser, cent langages pour les exprimer.

En terminant cette petite introduction, je vous dirai que j’écrirai ici aussi souvent que possible, sur des sujets tellement variés que je n’arrive même pas en faire une liste. Soyez curieux et revenez souvent! Vous êtes les bienvenus.