19 juillet 2006

Des hot-dogs aux Olympiques



À l’occasion du trentième anniversaire des Jeux Olympiques de Montréal, chacun y va de sa petite anecdote. Voici la mienne.

En 1976, pendant les Jeux Olympiques de Montréal, je travaillais au stade. J’avais 17 ans. Quelques semaines avant l’événement, j’avais rempli le formulaire de demande d’emploi sans savoir où j’allais travailler et ce que j’allais faire. Mais j’étais certaine de décrocher un emploi.

J’ai effectivement reçu un appel quelques jours à peine avant l’ouverture des Jeux. J’étais convoquée au stade olympique; on me proposait un emploi de serveuse à l’un des casse-croûte. Bon, ce n’était pas l’emploi du siècle, mais j’étais bien contente.

Les centaines de personnes convoquées furent divisées en petits groupes. Dans le mien, nous étions une vingtaine de jeunes garçons et filles qui, pour la plupart, allions occuper notre premier emploi. Lorsque notre guide nous a fait visiter les lieux, le kiosque du casse-croûte n’était pas terminé. Le stade avait encore l’air d’un chantier, même si l’ouverture devait avoir lieu deux jours plus tard. Je crois que cette nuit-là j’ai mal dormi.

On nous a remis nos horaires de travail. En principe, nous devions travailler huit heures par jour, pendant les 15 jours que duraient les Jeux. L’horaire exigeait que nous passions du temps (rémunéré) sur le site sans travailler, en attendant le début d’un événement au stade. Nous avions quelques jours de congé également.

Les conditions n’étaient pas idéales, mais j’ai cru à l’époque que l’expérience valait la peine d’être vécue. Je ne travaillais pas la journée de l’ouverture qui, à ce qu’on m’a dit, a été particulièrement excitante. Le lendemain, avant de commencer notre journée de travail, notre équipe a été convoquée dans un petit bureau. C’est là que nous avons appris que la moitié des employés étaient mis à pied et que ceux qui étaient présents ce jour-là gardaient leur emploi. Ouf! J’étais parmi les élus.

Soulagée, mais en même temps un peu inquiète pour ceux qui venaient de perdre leur travail, j’ai vu le nombre d’heures qu’on m’avait attribuées doubler d’un seul coup. Pendant 12 jours, j’étais présente sur le site en moyenne 12 heures par jour. Le trajet durait plus d’une heure pour rentrer chez moi. Nous étions plusieurs à nous endormir dans le métro. Je rentrais, je me couchais, je me levais, je repartais.

Racontée comme ça, l’histoire n’est pas très jolie. Mais j’avoue que je garde un excellent souvenir de cette expérience. D’abord, nous avions tous des laissez-passer qui nous permettaient d’entrer partout et d’assister à divers événements. Nous pouvions observer les athlètes pendant les entraînements et nous étions autorisés à entrer dans le stade pendant nos pauses (notre casse-croûte se trouvait dans une sorte de couloir, à l’extérieur du state).

La journée de la cérémonie de clôture, que j’avais vue en répétition la veille, on aurait pu croire que le stade allait craquer tellement il était bondé. Au casse-croûte, nous avons manqué de hot-dogs, c’est tout dire. L’ambiance était fantastique et je n’oublierai jamais l’euphorie des dernières heures passées sur le site des Jeux lorsque tout était terminé. Le monde entier vibrait à cet endroit. C’était magique.

En 1976, j’ai servi des hot-dogs à des célébrités au stade olympique de Montréal. Je raté les Jeux en grande partie, mais jamais je n’oublierai ce que j’ai vu.

4 commentaires:

Beo a dit...

La face cachée de ce genre d'événements. J'imagine qu'il se passe un peu le même topo dans chaque pays hôte.

PS: J'avais prévu de souligner cet anniversaire moi aussi, hihihi!

Ophélie a dit...

Oui, j'aimerais bien lire les souvenirs d'autres personnes de ma génération.

Beo a dit...

En fait, c'était quelques liens en vrac... mais je vais ajouter mes souvenirs tiens! Y a qu'à demander madame!

Beo a dit...

Autrement-dit: tu as fuis chez moi!