08 juillet 2009

Dormir en paix

En ce matin du 25 juin, dans un petit café d’un hôtel de Cayo Coco à Cuba, un jeune homme faisait jouer à tue-tête la musique de Michael Jackson. Des images du chanteur défilaient sur l’écran du téléviseur dont le son était coupé. Michael est mort? dis-je, incrédule, à mon copain qui sirotait son expresso. Puis les images se sont envolées, la musique s’est tue et nous n’y avons plus pensé.

Sur le vol du retour, dans l’avion qui nous ramenait à Montréal trois jours plus tard, le journal confirmait la nouvelle. Michael Jackson, l’idole de ma jeunesse, est mort à cinquante ans, l’âge que j’ai moi-même aujourd’hui. C’est ce qui m’a d’abord le plus frappée.

Ensuite, j’ai cherché à savoir ce qui s’était passé. Comment était-il mort? Il me paraissait assez improbable que cet homme pouvait souffrir d’un problème cardiaque, alors qu’il se préparait à livrer une cinquantaine de spectacles, à guichets fermés. N’avait-on pas évalué son état de santé avant d’investir dans une telle tournée?

Au fil de mes recherches sur Internet, je me suis laissé prendre au jeu. J’ai visionné plusieurs vidéos sur You Tube, lu les derniers potins et téléchargé quelques-uns de ses plus grands succès. J’ai même acheté des magazines publiés à la hâte quelques jours après sa mort – des albums souvenirs remplis de photos qui nous rappellent combien cet artiste s’est transformé au cours des dernières années.

Ces transformations ont d’ailleurs fait l’objet de tellement de commentaires, tout autant que les graves accusations portées contre lui. Michael Jackson a été jugé par les médias bien avant que la justice n’ait rendu son verdict. Sa vie, comme celles de bien des personnages publics qui font vendre des copies, a été étalée sans respect. Et on a fait état bien plus de ses mauvais coups que de ses bonnes actions, qui ont été pourtant très nombreuses.

Au Québec, nous avons une belle tradition qui je l’espère continuera à se perpétuer : nous rendons hommage aux personnes qui le méritent pendant qu’ils sont encore en vie. Ainsi, nous avons entendu des témoignages d’amour et d’admiration, parfois tintés d’humour et ponctués d’anecdotes savoureuses, à de grands artistes de chez nous, à des personnages publiques et à des gens ou des organismes qui œuvrent dans la communauté. En présence de ceux qui sont encore vivants pour recevoir ces témoignages, ces remerciements, ces marques d’amour et cette reconnaissance, ces manifestations prennent tout leur sens et deviennent non pas une occasion de partager une grande tristesse, mais une occasion d’échanger et de recevoir encore plus d’amour. Un amour qui décuple l’énergie de ceux qui le donnent et de ceux qui le reçoivent.

Avons-nous trop parlé ou trop entendu parler de la vie et de la mort de Michael Jackson? Je suis profondément émue chaque fois que je vois des images de lui, que j’entends sa voix. J’ai été profondément émue en écoutant les témoignages de ses amis et de ses proches au cours de la cérémonie qui a eu lieu hier. Il y avait longtemps que ce grand artiste n’était pas monté sur les planches. Il s’apprêtait à le faire, et je suis persuadée que ce spectacle aurait été grandiose. Mais le destin en a décidé autrement. Toute sa vie Michael Jackson aura été poursuivi par les médias. J’espère que désormais, il pourra enfin dormir en paix.

1 commentaire:

Beo a dit...

J'ai aussi regardé la cérémonie hier, sans l'avoir planifié.

J'ai tout pris l'amour qui émanait des gens qui ont rendu hommage à Michaël. C'est le genre de truc qui me manque beaucoup par ici.

Je préfère croire ce que j'ai entendu lors de la cérémonie que toutes les spéculations que nous crachent les journaux.